FANTOMES du passé (comment l'histoire est entrée en moi)


Réalisation : Boris Lehman

co-réalisation: Sarah Moon Howe

image : Antoine-Marie Meert

Son : Isabelle Ingold
Chant:Fanchon Daemers

Montage : Julie Sandor

Mixage : Simon Apostolou

Etalonnage : Isabelle Carlier


avec l'aide de Justin Mackenzie Peers, Alexandra Dementieva, Daniel De Valck

Production : DOVFILM en co-production avec les Films du Centaure (Montréal), Bandits-Mages (Bourges) et avec l’aide du Centre du cinéma et de l’audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles de la Région Bruxelles-Capitale, du Fresnoy, studio national des arts contemporains et de la Fondation Boris Lehman, de la RTBF (télévision belge).


16mm couleur + HD / 87 minutes / 2020 Belgique /



Le film commence au moment où je suis emmené à l’hôpital pour une opération du coeur et où ,au même moment une fissure dans l’atelier où je vis est apparue.

Petit flash back sur ma vie de cinéaste, sur les interstices de la grande Histoire, avec l’aide d’une jeune cinéaste ( Sarah Moon Howe) qui cherche à en savoir plus.

Peu à peu, les fragments (de ma vie et de l’histoire)  apparaissent. Les fantômes, ce sont les choses, les lieux et les personnes que j’ai filmées et qui ont disparues, qui n’ont pas laissé de traces. 

Je voulais faire un film qui aurait été comme une promenade à travers mes archives.

Mais j’ai fait un infarctus et au moment où j’étais emmené à l’hôpital, une fissure est apparue sur le mur de mon atelier.

Ces deux événements ont déclenché un film un peu différent, un peu dévié, dicté par la peur de mourir et d’être enseveli.

Comme toujours, ce sont mes amis, mes films et les femmes qui m’ont sauvé.

Ici, la chanteuse de fond - le choeur de la tragédie - s’appelle Fanchon Daemers.Et mon ange gardien - mon accoucheuse -Sarah Moon Howe.Elle a co-réalisé le film.



"Ecrit à 4 mains ce film est une balade à travers la grande et la petite histoire. Il se réfugie dans ses images passées, elle filme ce qu’il ne veut pas montrer. Jusqu’à ce que les fantômes apparaissent. C’est le portrait d’un homme qui lutte contre sa disparition en produisant des images.

Boris Lehman est une figure incontournable du cinéma belge. Cinéaste inclassable, aux frontières du cinéma expérimental, de l'essai cinématographique et du documentaire. Son travail est introspectif comme en témoigne son film " À la recherche du lieu de ma naissance", évocation d'un passé effacé et que l’on a pu récemment découvrir en ligne. Ce dernier film sonne comme un épilogue d’une longue filmographie. Le film commence alors qu’il est emmené en urgence à l’hôpital pour une opération du cœur, à la suite d’un infarctus. Au même moment, le mur de son atelier menaçait de s’effondrer. Deux évènements qu’il voit comme un signe et un appel à faire un film, un film " dicté par la peur de mourir et d’être enseveli " comme il le raconte. " Ce film veut témoigner de ce chambardement et dire finalement comment l’histoire est entré en moi ".Pour raconter cette histoire, il fait appel à la complicité de son amie réalisatrice Sarah Moon Howe, auteur de films tels que " Le complexe du kangourou " ou " Celui qui sait saura qui je suis "." Comme toujours, ce sont mes amis, et les femmes qui m’ont sauvé " explique Boris Lehman qui nous invite à voir son film comme le pansement d’une blessure. " Mon ange gardien – muse et accoucheuse est Sarah Moon Howe ". Elle a co-réalisé le film. Sarah la cinéaste va panser ses blessures comme dans cette scène du début du film où elle recoud la représentation de son cœur abîmé.Sarah raconte : " je connais Boris depuis toujours mais en réalité je me suis toujours demandé qui est ce cinéaste qui se filme depuis 500 films ? ".Voilà comme s’est construit cette idée de film à 4 mains et à deux voix. Sarah désire en savoir plus, lui tire les cartes et les vers du nez. Le film devient alors un jeu et une promenade à travers la grande et la petite histoire. A deux, ils se replongent dans des kilomètres de pellicules d’archives. Il se réfugie dans ses images passées, elle filme tout et même ce qu’il ne veut pas montrer. Jusqu’à ce que les fantômes apparaissent du fond de la pellicule. Les fantômes -les revenants -, ce sont ces êtres chers, ces personnes filmées et disparues, qui font ce que nous sommes. Peu à peu, les fragments de sa vie et de l’histoire apparaissent. En définitive, Les fantômes du passé fait le portrait d’un homme qui lutte contre sa disparition en produisant des images." - Anne Schiffmann, RTBF.

"Les occasions de découvrir le travail du cinéaste belge mondialement connu, Boris Lehman, sur le petit écran sont si rares qu’il est important de les souligner. Boris Lehman, cinéaste de l’intime, a une façon très personnelle de parler des individus, de la vie, du réel. Ses films, catalogués de documentaires, sont le reflet de son regard sur le monde. Se mettant (presque) toujours en scène, il signe ses réalisations par sa présence, son corps, sa voix.Un film de Boris Lehman, c’est Boris qui explique ce qu’il voit, ce qu’il filme, ce qu’il ressent, devant la destruction de l’ancienne gare du Luxembourg ou les excavations de la place Flagey ou encore ses souvenirs à propos du ballon d’Isabelle ou du sac de Guy. Ses ressentis ne sont pas décrits, ils sont montrés et, par l’image et la voix, il nous est donné d’entrer dans son univers. Le cinéaste nous ouvre les battants de son monde, celui que nous partageons avec lui. Celui qu’il a vécu et qu’il est en train de vivre. Au moment où Boris Lehman subit en urgence une opération du cœur, le mur de son atelier se lézarde et menace de s’effondrer. Rescapé miraculeusement de ces événements fatidiques, la vie n’a plus le même goût qu’auparavant. "Ces événements ont déclenché un film dicté par la peur de mourir et d’être enseveli. Comme toujours, ce sont mes amis, et les femmes, qui m’ont sauvé. Il faut voir le film comme le pansement d’une blessure."Les Fantômes du passé, le film à découvrir sur la Trois, a été réalisé à 4 mains et 4 yeux. Comme si faire le bilan de son vécu nécessite un regard supplémentaire, extérieur, proche mais suffisamment éloigné que pour donner du volume aux images, une troisième dimension. C’est la réalisatrice Sarah Moon Howe qui conjugue son regard au sien et devient l’image de son reflet. C’est elle qui interroge son passé, qui creuse dans les méandres de l’Histoire et qui tire les cartes du destin. Cette connivence qui tient de la filiation apporte un éclairage doux et lumineux sur la vie et l’œuvre de Boris.Entrecoupé par le chant et la musique de Fanchon Daemers, à la manière des chœurs du théâtre antique, ce film est un arrêt sur les images qui ont construit l’inconscient collectif des 20e et 21e siècles." - Dimitra Bouras, Cinergie.